1. |
Place Idiot-Ville
03:55
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Place Idiot-Ville
Paroles & musique : Ivy
* 2001
Les vieux latinos de rides bariolés
ont débarqué sur la place les tam-tams et le meringué
Et tout l'monde dans'nt sur le rythm of south,
le toit du Colisé peut s'écrouler on est complètement out!
Ô Place Idiot-Ville, place de joie
mais les punks restent exclus des contrats
C'est drôle que pour fair’ danser les bourgeois
Ça prenn’nt les rythmes de Cuba.
A) Place Idiot-Ville a donné rendez-vous
À tous les imbéciles, à tous les couacs
Aux havanes mous…
Les mexicanos sont totalement soûls
Faut dire qu'ils ne tolèrent pas le caribou
Alors à grands coups de tacos, à grands coups de tequila
Sur les musiciens gringos, vomissent gros comme le bras
Quand c'est pas un touriste qui méprise la création
C'est un gino d'en-bas, sur Marie d'l'incarnation
Qui déblatère Boulet et Fancoeur - cafard!
Pour exciter la libido des traîneuses de bar
A) Place Idiot-Ville a donné rendez-vous
à tous les imbéciles, à tous les couacs
aux masseuses indoues…
Y faut pas oublier la place pour la relève
Qu'on envoie braire en tas, comme ça, juste pour rire
Avec ces érables-là, faut chercher pour la sève
C'est normal aujourd'hui, qu'on s'inquiète pour l'avenir
Car si les paroles sont un peu songées
Les trois quart du public vont s’empresser de déserter
C'est vrai que quand tu t'sers de ta cervelle
Au Québec, c'est suffisant ‘’ te faire traiter de criss’ d'intellectuel!
A) Place Idiot-Ville a donné rendez-vous
à tous les imbéciles, à tous les couacs
à Passe-Partout
C'est pas que j'ai quelque chose contre la populace
On peut même dire qu'à que'que part je suis bonnasse
Puisque les réflexions de ma génération
Ne dépassent pas le «low» d'un ampli d'salon
Allons à vos radios, nos chers ani-menteurs
Place à la connerie sur ordinateur
Déballez-nous l'horaire et vos commentaires
Et réservez-nous des places sur le parterre
A) Qu’on aill’ tous s’asseoir à Place Idiot-Ville qui a donné rendez-vous
à tous les imbéciles, à tous les couacs
aux gens de par chez-nous,
comme nous...
comme moi!
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2. |
Pends-Toi
04:26
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Pends-toi
Paroles et musique : Ivy
*1995
A) Pends-toi mon ami pends-toi
tire vers toi la chaise en bois
dessus ... mon ami tire-toi
comme ça mon ami pends-toi.
Parc' que Lili t'a quitté...
La vie, c'est le fantasme d'une déesse névrosée
les voies qui mènent à son orgasme sont celles de notre destinée
l'art d'Épicure est privilège
octroyé par la nature
aux membres de sa préfecture
qui vont et viennent coeur allège.
Toi, tu n'es manifestement pas
tu n'es manifestement pas de ceux-là.
(A)
La vie n'offre qu'errance dans ses labyrinthes glacés
nous sommes toujours en partance sans jamais dénicher le quai.
pour retrouver le fil d'Ariane
et mettre fin aux corridors
il faudrait vaincr' le minotaure
de la couardise océane.
Toi, tu n'as manifestement pas
tu n'as manifestement pas ce cran-là.
Ton âme moribonde crie dans l'appartement désert
il n'y a personne en ce monde capable de la faire taire
car la vie ça s'donne à toi, mais c'est aux autres que ça pense.
N'entends-tu pas la mélopée quand tu es seul ?
Ne sens tu pas ton corps drapé dans un linceul ?
Et même si Lili Bell' te revenait...
Resterait les autres cauchemars
la pestilence de l'haleine
l'oeil de lumière du dentiste
les yuppies de Saint-Jean Baptiste
les sacro-saintes conventions
les marchés d'aliénation
les habitudes
la solitude
et la vieillesse
- ah la vieillesse
rien ici bas ne vaut la peine
que tu reportes ton départ.
A) Allez pends-toi, qu'on en finisse, personne ne cogne à la porte
ce sont les spectres des tombeaux qui réclament ton sacrifice
allez pends-toi mon ami pends-toi
pends-toi mon ami
pends-toi mon ami pends-toi
sinon j'me pends!
La vie, c'est ma démence je vis l'horreur pénitenciaire
délivre-moi, joue moi Saint-Seans pour ma montée crépusculaire
pends-moi mon ami pends-moi
pends-moi mon ami pends-moi
puisque Lili Belle t'as choisi.
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3. |
Rage Miroir
03:23
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Rage miroir
Paroles et musique : Ivy
*1996
Écœure moi pas chérie, j’astique le 12 de mon père
j’ai p’us d’travail, j’ai p’us d’chaleur
j’trouve même pas à m’solder
comment m’anéan…tirer
d’la misère?
Pis chech, le dernier amoureux a passé sa vie en tôle
la casquée qui l’a enfermé a passé la sienne en or
comment interchanger les rôles?
Tolérance zéro, c’est d’accord…
A) Chérie j’ai le droit de ne pas
espérer meilleur avenir
chérie j’ai le droit de ne pas
travailler pour vivre.
Parc’que j’vis anyway
faudrait-tu que j’boss’ pour te l’prouver?
Hey watch c’qu’y ont fait les travailleurs…
Y avait d’la forêt, là où domine maintenant
un déser de scories hanté par vingt centre d’achats
comment renverser la balance?
Pis check, écœure-moi pas, r’fil’-moi un’ bière,j’suis mieux au chômage
si le niveau d’vie baisse encore, j’va’s b’en m’sentir plus haut
pourquoi j’voudrais r’monter d’un étage?
Tolérance 0, moi c’est beau!
(A)
Chérie moi j’ai le droit
de préférer me fair’ crosser
par des fille’ en chien de fusil
que par des maqu’reaux financiers
j’ai le droit d’être insalubre et vulgaire
sans censure, sans ton sang sur mes mains…
Hey, reviens icitte! Où c’est qu’tu vas?
Hey, chérie, c’tait des jokes!
Hey…
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4. |
Le Blues du Dépanneur
03:06
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Le blues du dépanneur
Paroles et musique : Ivy
*13 mai 1997
Dis-moi que ça va mieux
qu’on va chauffer nos vieux
os
dans un spacieux winnebago
au fond d’un ghost town en arizo-
na
ça va aller mieux, oui ça ira.
J’peux patienter jusqu’au bonheur
pis m’contenter d’un california cooler
sur ta commande au dépanneur.
Dis-moi de pas m’en faire
qu’on ne va pas s’enfer-
mer
à double tour, non mon aimée
le nôtre est à veille d’arriver
là
ça va aller mieux, oui ça ira.
Je patient’ jusqu’à l’amnistie
viens m’porter des oranges si
le dépanneur veut p’us m’fair’ crédit!
La misère, après tout, nous enseigne au moins la paresse
la paresse, mère du génie créateur
qui a trouvé l’tour, mêm’ sans finesse
de t’écrire le blues du dépanneur
en trois quart d’heures
passé onze heure.
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5. |
Crains Pas
03:55
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Crains pas
Paroles et musique : Ivy
* Décembre 97.
Ma mère à l'accouch'ment
m'a dit, le cordon ent’’ les dents :
« coupe court, c’est lamentable
hey, t’es pas né dans une étable!
mon fils, rassures-toi
y a peu de chanc’ qu’on t’mette en croix
prends donc mon sein
mon sans-dessein
y a qu’ça de sain!
Pis quand t’auras de l’affliction
trouv’s-toi donc une consolation
mêm’ si tu crèv’s su’ l’assistance
y va t’rester la dépendance. »
Pis a m’a dit : « mon p’tit Ivan
tète souvent
après tout, le ciel entend pas les vomiss’ments!»
Ça fait que j’crains pas le rhum
plus que l’délirium.
Et pis mon père, homme avisé
ayant sur lui-même observé
les effets de l’intempérance
me formula ces remontrances :
« mon fiston tâte donc de la chair crue
et rue aux nues
en goûtant au fruit défendu.
Pis l’tabou, c'est pas rebutant
lorsqu'il y a consentement
et pour peu que l’on s’y applique
il tient à l’écart des cliniques !
Pis y m’a dit : « mon p’tit étalon
vas-y à fond
après tout, le ciel entend pas les henniss’ments!»
Ça fait que j’crains pas le rhum
plus que l’délirium
les ruad’s des dame’ ad nauseam!
Et pis ma soeur, c’t héréditaire
faut toujours qu’à dis’ le contraire
comm’ les parents incite’’ au vice
elle voudrait donc que j’m’assagisse.
fait que « Mon frèr’, me dit-elle
oublie les plaisirs sensuels
après tout, l’angoiss’ ça se chant’ mieux en chanson.
Fait qu’ chant’ ta destiné
chant’ l’immortalité
pour une renommée posthume
c'est mieux qu'les poupoun's qu'y s'parfument.
Pis a m’a dit : « mon p’tit frérot
travaille gros
après tout, le ciel entend pas les gémiss’ments!»
Ça fait que j’crains pas le rhum
plus que l’délirium
les ruades des dames
ad nauseam
non plus j’crains pas de défair’ mes airs
jusqu’en enfer!
Et pis mon frère, un homme instruit
m'a dit : « Ivy, si tu poursuis
un’ carrière d'artiste,
c'est sûr, tu vas t' fair' fourrer
par le premier des arrivistes
par la gestion capitaliste
pis chu pas doué
dans dilatation du pertuis!
Laisse de côté ces lubies
y a pas d'futur chez les conscrits
pour voir ton nom dans l'dictionnaire
deviens donc révolutionnaire.
Lâche el crayon, mon Aragon
recycl's-toi dans bombe à neutron
et crains pas l'ciel, y est mort depuis longtemps
y est mort depuis le commenc’ment.
Ça fait que crains pas le rhum
plus que l’délirium
les ruades des dames
ad nauseam
non plus crains pas de défair’ tes airs
jusqu’en enfer,
mais tu peux pas êtr’ populaire
et faire une œuvre humanitaire, mon frère!
J’crains pas, non j’crains pas
le rhum plus que l’délirium
J’crains pas, non j’crains pas
les ruades des dames ad nauseam, non plus
J’crains pas, non j’crains pas
d’défair’ mes airs jusqu’en enfer,
mêm’ si j’peux pas êtr’ populaire
et faire une œuvre humanitaire!
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6. |
Québec Réveille
06:56
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Québec Réveille
Paroles et musique : Ivy
1986
Y a pas longtemps que chu d'ici
j'pensais vivre dans un pays
pauvre de moé, on voit b'en
qu'j'en savais pas b'en loin
sur les coutumes de c'territoire
où l'mond' pense rien qu'à boire
anyway, d'après la t.v.
y a rien qu'la bière qui semble marcher.
Quand j'me rappelle leur oriflamme
flottant sur les plaines d'Abraham
claquant au vent semant la peur
Union Jack the ripper
la corde au cou de Lorimier
le diable au corps des frèr' chasseurs
la flamme rouge de Mercier
nos Québécois la mêche au coeur
Alors quand j'les entends gueuler
penser que la liberté
s'acquiert avec des députés
élus pour leur intégrité
pour voter que'que chose dans une assemblée
où y passent leur temps à sniffer
la sueur des autres
hey le monde : c'est nous autres!
Y a trois cents ans icitte
man, c'était full de jésuites
pour convertir de brav’s Indiens
en échange de leurs terrains
que des colons fanatisés
laboureront pour monsieur l'curé
et dans la crainte du purgatoire
enfouir sous terre nos espoirs
Maintenant vaincu par la tv
ils zappent en choeur pour oublier
Monsieur l'ministre en char d'l'année
les itinérants sans souliers
Y préfèr’nt suivre avec ferveur
Janette et le sport amateur
Et quand l’pape est v.nu par chez-nous
le pays est à genoux - mon père : touche moi
Y pensent qu'en changeant les mots
ça change la mentalité
y pensent que les impôts
vont cessés d'augmenter
y pensent qu'en changeant d'couleur
y pensent qu'il y aura moins d'chômeurs
Y pensent, y pensent, y pensent : mais y pensent trop !
A) Québec réveille !
À force de malentendus
ils ont fini par plus s’entendre
entr’ les vendeurs et les vendus
y a plus matière à se surprendre
qu’y parl’nt du pays comm’ d’un’ banque
sans intérêt et sans crédit
c’est toujours le courage qui manque
car le courage n’a pas de prix.
Certains des bienfaits du travail
y font d'leur fils un mercenaire
parmi les légions de bétails
soumis aux lois parlementaires
Et si ce peuple colonisé
avait renoncé au hockey
au baseball, aux congés payés : le FLQ aurait gagné!
A) Québec réveille !
Un jour les québécois voudront un pays
mais nous nous serons morts, mon frère
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7. |
Mes Principe(s) Ôtés
07:20
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Mes principe(s) ôtés
Paroles et musique : Ivy
Août 1994
«On est exploité, non plus par des princes, mais par des idées. »
Ernst Junger
À CLAUDE GAUVREAU
J'ai 28 ans de jeunesse
les fumigènes dans les soutes
abracadabrantes
- feu ! la magie prend son pied sur terre
en terre de prouesses
et ceint de braises naissantes
je fonde mon out-
rage à l'âge où s'asservent mes pairs.
Chacun sait que ça
change et qu'ici bas
la vie ne s'enchaîne pas.
Mais trime au travail
pour payer ton ail-
lade et ta paix au détail.
Moi, j'ai limé toute grille horaire
et les saintes paraboles
de l'évangélisme à salaire
qui cueille sa sol-
de journalière
à l'arbre des folles affaires.
Je reprends possession du sol
en jachère
J'ai 28 ans d'amoureuse
le fun est pris dans mes culottes
abasourdissantes
- que l'amour trépigne dans mes serres
en certitude heureuse
je préside les bacchantes
de notre ribote
impie sans jamais me satisfaire.
Chacun sait que ça
change et qu'ici bas
l'amour ne s'enchaîne pas.
Mais glisse l'anneau
à ton nez héro-
ïque à tes beaux idéaux.
Moi, j'ôte le carcan de ta chair
et le collier du col
pour déflorer tes jugulaires
jusqu'aux alvéoles
ma pulmonaire!
Je bois l'obole
nécessaire
au ferment de notre école
libertaire.
J'essaie de dessouder mes os
de déboucher ma bouche rau-
que. J'émerge enfin de mon cachot
j'expiais en silence au-
jourd'hui je prends feu et je renais -sens!
Je rumine des étincelles
je crache l'aphte de ma bouche en mes insanes psalmodies
je souffle au coeur des sortilèges
la fièvre à voile des Banshees
l'offense de mes mots farouches
le jettatura de mon zèle
et moi je dénie mes palinodies !
J'entends mugir les arc-en-ciel
délirer les marais salants
je vois l'orage à la renverse
baiser la nuit décapitée
j'inspire le feu de l'averse
puis recrach’ l'alphabet furieux :
Ibzo Mecame Pekador
Desabsurdam efekitos
Ébopsolongu' homme takarmenn
caraïbak en maelstrom
je décramonn le Robespierre
j'achtarr la marche élémitaire
j'iguanazou la gigue opaque
j'instaure l'affront – jdémanclature
j’désacramente l'épicentre Ô novas
Ô novas : news originelles
aux confins de ma création
je sens détendre l'arquebuse
j'anime la révolution
je sanctifie les hécatombes
car je suis un Prince adolescent
éternellem'entends-tu?
Fuck you!
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Ivy Montréal, Québec
Après des études en Lettres où il a constaté le peu d’impact que l’art entretient sur le cours du monde, IVY, se consacrera par le biais de la littérature orale à ce que ça change. Il sortira trois disques alliant déclamation et musique à merveille . Il parcourra le Québec et la francophonie en présentant des ateliers et des spectacles d’envergure. ... more
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