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Slam​é​rica

by Ivy

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1.
Dire 04:07
DIRE Paroles et musique Ivy © Les éditions Ad Litteram, 2008 Dire directement sans salmigon…DIRE Avant que la mort vienne nous rai…DIRE Ce que la vie aura voulu nous DIRE Du tout au tout sans jamais défaillir DIRE qu’on s’endort en plein après-mi…DIRE Qu’on travaille trop, c’est pas nouveau à DIRE Qu’on cherche encore un coin de para…DIRE Rapidement, c’est bon pour le cardio Quoiqu’au micro, c’est un peu idiot DIRE des gros mots pour se faire applaudir Tourner les coins ronds espérant arrondir La fin du MOI Et le début de NOUS-rire Tout son soûl, surtout quand c’est pas fake Ça vaut le coup Ça vaut un steak DIRE le petit enfant combien il va gran…DIRE La belle balle apprendre à rebon…DIRE Qu’il était pas plus grand que mon bras Et dire que bientôt il m’arrivera là ou là La la la human step by step bye bye bébé Dire tendrement tu sais c’est dur à dire L’amour qu’on éprouve jusqu’à nous étourdir Que s’il nous arrive parfois de le maudire Combien on est pressés De recommencer S’enlacer, c’est pas assez, c’est si bon – cécité6 À quoi bon s’exciter L’amour est aveugle, voilà la vérité 6 S’enlacer, c’est pas assez, c’est si bon, c’est cité. DIRE les yeux noirs de la mère en colère Les kids en kaki qui suivent les va-t-en guerre Et taire ces vagues qui ne cessent d’assourdir Les appels à la paix qu’on voudrait rétablir TAIRE Ces nations iniques sur un modèle aryen Ces peuples qu’on voit s’étriper pour rien Ce tumulte de cris, de verres et de noyés DIRE Manhattan et le ciel foudroyé DIRE tant de mots tsé veut dire on a beau Dire et beau jeu de se croire pas si pire Les mots montent en mottons Mettons au coton Moitié notés au ton ouaté Les mots démons Les maudits anges médisants bizarres et zézayants Les mosaïques des mausolées – mots isolés des alcooliques UNANIMES Dire les raisons et les verbes d’éta…ble de conjugaison Les excuses et les exceptions Am stram grammatical et collé gram Tous les mots de la langue s’empilent l’un l’autre et me montent au cerveau DIRE tant de mots tsé veut dire on a beau Dire et beau jeu de se croire pas si pire Les mots montent en mottons Mettons au coton Moitié notés au ton ouaté Dire Manhattan et le ciel foudroyé À quoi bon s’exciter L’amour est aveugle Voilà la vérité.
2.
Montréal 03:46
MONTRÉAL Paroles Ivy Musique Ivy + Édouard Dumoulin © Les éditions Ad Litteram, 2008 Maintenant, je veux que tu déchires la ville Que tu lui fasses la peau Pour te faire les griffes Comme on fait l’amour Pour passer à travers un sujet Je veux que t’écrases cette ville qui fume Pour ne plus jamais recommencer Quand Montréal nous tient dans sa toile De ruelles ramifiées On fait mouche à tout coup Chacun sa vie à son fil Sa ville à son goût Moi, ma ville file comme une araignée qui se défile Presque hostile Au défi de la postérité Montréal, c’est la modernité C’est ce qui se dresse Quand tu traverses l’eau C’est ce qui te reste Quand le reste fait défaut Sans-abri, sans maison_neuve Les Iroquois font b’en ce qu’ils peuvent Tant que le beat coule Les fluides circulent Les tam-tams soûlent la foule Sous la canicule Et qu’on se métisse Et qu’on s’amalgame Et qu’on tisse la trame du Grand Slam Viens, y en a tant que t’en veux Pour les oreilles et pour les yeux À toute heure du jour Et de la nuit Y a pas d’erreur N’aie pas peur De l’euphorie Des couleurs T’as pas d’casque, pas d’froque, pas d’job, c’est dull Toi qui rêvais d’être une idole Lâche pas le fruit est mûr en son entier T’as qu’à choisir ton quartier Prends ma main Pose ta tête contre mon épaule le pont est en vue La ville pâlit : deux points, ouvre les guillemets Et le jour point, mais… La ville bleue un instant fait silence Dans la rumeur montante Ferme la parenthèse De ceux qui se taisent Et regarde Nous sommes loups dans la bergerie Lus dans les librairies Renards dans le poulailler Agneaux pascaux Parc’ qu’au fond Nous avons Les oeufs dans les nids-de-poule Et les mots dans les bouches du métro Nous t’encensons Car tu nous enseignes Jusqu’à la lie des tavernes libres 22 La ville rouge De partout_zes7, elle bouge La chienne est tentante Ouvre la parenthèse À l’aise Et regarde les branches prendre les rues Les écureuils tomber des nues Et nous deux, ébahis D’aller trouer la nuit Montréal, c’est aussi la hache solaire Qu’on déterre C’est la Montagne dans un verre d’eau Le champagne en esperanto La campagne en apéro Montréal m’accompagne sous le manteau C’est Paris, si c’est par en haut New York City par défaut C’est une rime de plus parmi tous les mots Parmi tous mes maux Parmi tous les morceaux C’est Québec, moins son château Squatec, plus le techno C’est la Beauce moins les gâteaux La sauce sans les caillots C’est une rime de plus parmi tous les mots Parmi tous mes maux Parmi tous les morceaux Si jamais tu veux te trancher les veines Coupe donc à travers les artères T’es pas au Québec T’es à Montréal Fais attention à ton joual.
3.
LE SAULE ET CELLES SOUS Paroles Ivy Musique Alex Bellegarde/Ivy © Les éditions Ad Litteram, 2008 À l’entrée de l’autoroute Deux femmes font du pouce Sous un saule pleureur Et moi je devine leur coeur Fier comme une chaude pierre Elles ravalent tour à tour leur salive Moi, ma première bière arrive Dans l’hôtel face à l’autoroute Deux jeunes femmes poucent D’aval en amont De Laval à Montréal Je trinque aux lueurs boréales rousses chambrées Cendrées Blondes et Lager Naguère Ma jeunesse Tentait le diable Pouce levé Insatiable De trouver La Sagesse Au milieu de la route Au lieu du doute Alors qu’elles, c’est drôle Un pack sack chaque sur l’épaule Elles sourient aux drôles de geôles Aux geôles de tôle qui les frôlent Elles s’abandonnent Si bien au voyage C’est si belle leçon de courage Elles ont su tirer le cran d’arrêt Et sonner le départ Oui, partir comme on partirait Si on n’était pas caméléopard8 Perdu en ce coin de pays Je me sens seul Si esseulé Quand la lune veule vient me trôler Isolé Dans ce bar nyctalope Revampé en truck stop Peuplé de lycanthropes Tourner toute la nuit Comme une toupie Sous le saule Sous le ciel Fuir mes ennuis Comme un jeune hippie Changer de rôle Avec elles Une auto s’arrête Une portière s’ouvre Et la nuit les recouvre Une auto s’en va En aval de Montréal Et la nuit l’avale À l’entrée de l’autoroute Le vieux saule Pleure leur départ Moi je mange une croûte Je me sens drôle Et pris de doute Je détourne le regard Je pense aux promesses De la jeunesse Et à la route Éternelle Je songe à regret De n’avoir pas fait Un bout Avec elles.
4.
VOLANT VOYANT Paroles Ivy Musique Philippe Brault © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 Jouer sa chance À chaque tournant Changer de vitesse maximum Au tempo du momentum Les lamentos De mon auto Me ramènent au Mémento Du mécano « Tu ne feras pas cent kilo- Mètres/Maître Sans naître De nouveau » Foncer tête baissée S’essayer, ne pas faire qu’essayer Pas de recul Sans pas de placement Sans embrayage Sans marche avant Demandez aux vivants Demandez aux vieux routiers Que la route soulage À moitié S’ils avaient su Qu’avec l’âge On ne peut tout oublier Ils seraient restés Humblement liés Au foyer Souvenir brû- Lancinante bles- Surlignant le voyage À grands renforts de phares Traits de craie blafards Sur le paysage Au passage à niveau (à tabac ?) – Arthabasca – Au-delà De quoi Tout oscille Dans le sillage Tout retombe dans le silence Des combes À Tombeau ouvert Nosferatu (Verras-tu ?) À Tombeau ouvert La chauve-souris (Sauve qui peut !) Et qui sourit À qui sait tout oublier Joue ta chance À chaque tournant Change de vitesse comme un homme Au tempo du momentum Mes errata Me ramènent à L’attentat Du silence kamikaze Ponctué de cris d’effraie Et de coups de gaz Que la route défraie Que la nuit s’offrait Tous azimuts Le volant, c’est la planche De salut des cerfs Le signal de fumée Au panache De la ligne blanche Souvenir brû- Lancinant che- Maintenant Ton visage Apparaît à grands traits De craie Sur les nuages ardoise Ton image plane comme une raie Sur mon rivage Dianémone9 promise Appétit que la mémoire aiguise Des mélèzes Aux chemins pentus Des yeux de braise Aux cendres répandues Tout s’imprime En son ornière Et à ces heurts Qu’on ne saurait oublier.
5.
TIREUR D’ÉLITE Paroles Ivy Musique Philippe Brault/Ivy © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 Le scoop de l’heure Une autre tuerie Où le tueur S’est fait hara-kiri Et c’est reparti : le Show gun11 Télé_viser le public cible Toucher le plus de gens possible Columbine Virginia Tech Poly Technique Dawson They won’t forgive you my son For what you’ve done Fallait le voir Pour le croire Écrit en lettres rouges Et noires « Personne ne bouge » On y reste Ou c’est l’départ Un seul faux geste Et le coup part « Personne ne bouge » Aux pieds des victimes abattues La terre battue Et ceux qui se sont tus « Changer de poste » Tomber des nues Devant la réalité crue L’infinie cruauté De l’actualité « Changer de poste, changer de poste » Les morts sont morts Et le poids de leurs corps S’ajoute juste Aux remords S’ajuste au grand public « En différé Ou sur le vif Chaque spectateur est captif Pourtant D’une authentique complicité »12 En Amérique Amer ricanement Du divertissement Ris de tout, tout l’temps Ris à bout portant D’une balle perdue pendant tes vacances Un attentat Une overdose Mourir de ça Ou bien d’autre chose Toujours trou d’cul dans la surabondance Ce qu’en dit la twit À la télé on s’en balance Tireur d’élite Délit de fuite Y a même plus de lit Dans les urgences Télé_viser le public cible Toucher le plus de gens possible Columbine Virginia Tech Poly Technique Dawson They won’t forgive you my son For what you’ve done Les morts sont morts Faut pas que je déconne Les morts sont morts.
6.
Salsa Slam 03:48
SALSA SLAM Paroles Ivy Musique Philippe Brault/Ivy © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 « Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L’idée est bien étrange. Si on ne possède pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau… »14 « … comment (pouvez-vous) les acheter ? Chaque parcelle de cette terre est sacrée » « Chaque aiguille de pin, chaque rive sableuse est sacrée » « C’est la terre de mon peuple » « L’homme blanc abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas » « L’homme blanc enlève la terre à ses enfants et ça ne le tracasse pas » « La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli » « Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter… » – « piller » – « … vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la Terre et ne laissera derrière lui qu’un désert. » On n’est pas les premiers-nés de l’Amérique On est les fils aînés de l’ancienne Armorique Enfermés dans les serres de notre hémisphère Solitaires et sourds aux prières des héritiers de la Terre Mon frère, on se soucie d’eux, comme d’une litière On n’est pas les premiers-nés en ce pays La désinformation s’est acharnée à ce qu’on l’oublie Mais du Mexique au Canada C’est la loi le bras droit des États USA – You, essaye pas Para todos todo para nosotros nada 15 Bienvenue au Canada On n’est pas les premiers-nés en ce pays La désinformation s’est acharnée à ce qu’on l’oublie Fiers de notre spécificité de race On s’attache à complexifier les clauses et les paperasses Un attaché de presse assez pressé merci Poursuivi sans cesse par un attaché-case S’est enfin décidé à céder ses idées Pourvu qu’on lui ouvre le tiroir-caisse Pourvu qu’on reste coi – qu’est-ce que tu dis ? Je ne sais pas, dérange-moi pas, j’observe ! Sans sang sur les mains sans censure – moins certain La question des Indiens, on la traite sous réserve. On est de fine pointe à l’encre sympathique On est de face au fond des mains dans les arrière-boutiques On n’est pas les premiers-nés de l’Amérique C’est la loi le bras droit des États USA - You, essaye pas Para todos todo para nosotros nada Bienvenue au Canada On est de fine pointe, à l’encre sympathique On est de face au fond des mains dans les arrière-boutiques Assis sur notre rectitude analytique On est d’outre-pacifisme, on est d’outre-Atlantique C’est le brouillard sur les ondes de communication Les fantômes du passé sont en vie, attention ! « La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli » Tout un micmac sur l’autoroute de l’information Un peuple en banqueroute réclame sa nation On est de fine pointe à l’encre sympathique On n’est pas les premiers-nés de l’Amérique
7.
LE VENT DES URNES Paroles et musique Ivy © Les éditions Ad Litteram, 2008 Les candidats nous font la cour La chlamydia se cache dans leurs discours La contagion se déplace Et je m’efface face à l’Élu L’Ecce Homo16 Etc. Garde ta fausse vertu Ton doigt de ciguë Qui l’eut cru Que c’est pas Ponce Pilate Mais les démocrates Qui firent mourir Socrate A) V’là l’bon vent, le joli vent des urnes qui nous appelle A) Ouvrons nos esprits à l’eucharistie laïque Au credo des gogos gagas de République L’encre perle Le ventre parle À l’appel de l’arlequin_quagénaire17 Des profits aux vendus Pour faveurs obtenues Mais de la coupe aux lèvres, il y a plus Quand la basse-cour mange dans ses mains Le coq chante tant de fois18 Que sa voix en perd le grain Démocratie capitaliste Des mots téteux en tête de liste Des MARIOnnettes et des PETitions de principes Des tailleurs de gras et de pipes Le citoyen moyen se cure le nombril Il prend parti, c’est sûr, c’est parti pris pour lui Si voter changeait vraiment la vie Crois-moi mon ami Y a belle lurette qu’on l’aurait interdit19 (A) Que la volonté du peuple soit faite Que le prophète partisan flatte dans le sens des aiguilles de la peur À mesure que l’angoisse appuie sur l’accélérateur La vitesse aidant, le point G – envie de toi Ouvrant au jour J L’orgie où se frottent les lobbies Et tous les organes du pouvoir Et tous les organes au pouvoir (A) Prosternez-vous au spectacle Du tabernacle Où crèche l’Ostie d’chow mein des pis_allés_luias et pis à vau-l’eau Quand la vache ré_vêlera20 Le nouvel Allah Et je m’efface Face à l’élu l’Ecce Homo Et je m’efface Face à l’élu l’Ecce Homo Et je mets fin à la farce de l’élu Et je lui crache en pleine face Ce que je pense de lui La vraie démocratie devra être faite par tous Non selon le mauvais goût De quelques élites culottées Qui eurent jadis le culot de chasser Les poètes de la cité Démocratie aseptisée Pour du vent et pour des prunes Les maux de l’homme jetés Aux pourceaux Dans la fosse commune Et je m’efface face à l’élu, L’Ecce Homo, etc.
8.
IMMI_ GRAND_ SLAM Paroles et musique Ivy © Les éditions Ad Litteram, 2008 Les immi_grandissent Comme nous : pouce après pouce Ils poussent Comme toute bonne repousse Tant qu’elle a la ressource La graine d’immi_grandit comme il faut Si elle a le bon terreau Les minéraux De l’eau Et surtout du pot – Ça coule de source – Les immigrants boivent comme nous : Par la bouche Et par la bouche de ce paysage Au visage pâle À grands traits tirés Ils trouvent le tour de respirer De rester inspirés Tant ils ont bon dos Et bonne attitude Au jeu du tournedos Des deux solitudes Dont on a l’habitude À peine débarqués Dans notre pays hôte Vous avez remarqué ? Ils sacrent comme nous autres Quand y pètent une bolt Ils parlent tellement en tous sens Ça part de tout bord, tout côté Le mal de leur pays Dit les mêmes niaiseries que nous À cent mille milles du Tout-Paris Les immigrants sont aussi Germes d’ici dans23 la francophonie Ici, ça fait 250 ans Qu’on va d’accommodement en accommodement Que les nouveaux venus veuillent en faire autant C’est-tu si surprenant ? Comme les Bouchard, les Fréchette, les Turcotte et les Matte C’est b’en plate, Eux aussi s’acclimatent mais avec ton accent de mal – l’axe du malheur Tu viens d’où ? Je viens d’août ? Je viens de juillet, de septembre, d’octobre Par-dessus tout, je viens quand ça m’tente J’viens par tous les coins d’horizons Quand c’est bon À grands coups de hache Dans mon foyer natal J’ai fait des Appalaches Mon chauffage central J’ai fumé jusqu’aux transes indiennes Exilé l’espérance acadienne Aimé la juive errance comme mienne Et ces chemins de France en terre canadienne M’ont ramené chez nous À cent mille milles de route du doute Les immi_grandes de gueule Poursuivent l’aventure De la parlure De vos aïeuls Vos gueules On est québécois comme toi Comme toi.
9.
ENTRE TOI ET MOI /CANTAT GIANT25 Paroles et musique Ivy © Les éditions Ad Litteram, 2008 Entre toi et moi Y a l’espace d’un instant Traversé de lumière Entre toi et moi De toi à moi L’âne hésite Entre la paille et l’eau Et la vie et la mort Entre toi et moi La lueur est soudaine Entre toi et moi Y a l’amour en droite ligne Et les nombreux détours Qu’il emprunte quand il crie au pardon Entre toi et moi Y a souvent si peu d’air Que la survie m’impose le bouche-à-bouche Entre toi et moi Et le drap qu’on dépose dans la chambre froide Entre toi et moi La lueur est soudaine Le vase déborde Et les pleines rivières Où les perles s’enfoncent sortent du lit Mais si peu d’air… Entre toi et moi Les coquilles et les fautes de frappe Nous frappent Quand y a moins de dix pas Il faut les compter Même si l’on foule des oeufs Entre toi et moi Y a des croix blanches sur la cheminée Mais entre toi et moi y a surtout beaucoup de fumée sans feu Et moi je t’aime À quelques pas de toi Quelque part que j’aie je la veux partager avec toi Ça te fait quoi que je t’aime de devant, derrière En solitaire Dans mon secteur section imaginaire Ma géni_albatros Baudelairienne26 Indépendante et mili_tentation forte Asteure que ton musc est un must dans mes odeurs Ton musc est un must dans mes odeurs Les nuages déroulent la nappe Viens cachons-nous sous la table Les miettes tombent en grappes Comme la manne, man La manne de la fable Huit ans pour… Quand t’as27 le temps d’écrire Et l’éternité pour relire – Marie – Et l’éternité pour Marie « Bénie sois-tu entre toutes les femmes » Ton sacrifice chèvre immolée Holocauste toujours renouvelé Des victimes de l’amour Lève son aube sanglante sur nos vies Bertrand sois-tu Marie Le jeune homme se sauve en coulisses Et m’agrippe à l’improviste : « les artistes sont la lumière de l’amour, mais surtout la nuit » Sur les murs de la crypte Il grave les jours qui se font en lui Les joints s’effritent avec le temps et les souvenirs se cristallisent les chiens.
10.
SERRE ET MONIE Paroles Ivy Musique Philippe Brault © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 Dans la rue, je lève le poing, je l’ouvre, regardez-le : c’est votre main, la voyezvous? Dans la rue, je demande, je parle avec des mots, écoutez-les, ce sont vos propres paroles, entendez-vous ? Si ce n’est que le vent Il souffle pourtant C’est un garçon, touchez-le, c’est votre chair et votre sang, le sentez-vous ? Dans ses yeux clairs, je vois flou, je les frotte, séchez-les, ce sont vos larmes, les goûtez-vous ? Voyez-vous, bras et jambes entremêlés, Jouer du coude pour avancer Tendre la main et se brûler, Se propager, comme une pluie d’étincelles, Comme ces cris dans la ruelle Qui nous appellent – qui appelons-nous ? Si ce n’est que le vent Il souffle pourtant Si ce n’est que le souffle, C’est déjà la vie qui fuit L’habitude nous emmure dans son armure On s’croit de bois, on s’croit de fer Soudain on est parfait pour l’enfer30 Coeur de pierre, seul sur terre Qui sombre au fond de la rivière Emporté par les remous Qu’on aurait pris sur nos genoux Si l’espoir n’est pas de ce monde il naît de ce monde L’espoir n’est pas de ce monde, il naît de ce monde-ci Il n’est nulle part de monde aussi beau que celui-ci
11.
MAUVAISES HERBES Paroles et musique Ivy © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 J’avoue je vous aime Mauvaises herbes Vous êtes graines de voyous On vous épure mais la nature Vous replante dans l’heure suivante Vivaces Symboles de l’espoir Le plus tenace Quand vous percez Ça me dépasse Les surfaces les plus coriaces J’aime beaucoup Le chiendent fou qui fourre partout Ses longs doigts roux Et qui s’accroche À notre insu Quand on le pioche Au-dessus J’aime les arroches qui s’effilochent Sur les roches et les monuments Comme la langue dans la poche Après le dernier argument J’avoue je vous aime mauvaises herbes Vous êtes graines de voyous On vous épure, mais la nature Replante dans l’heure suivante Ses myriades d’asclépiades Ses gros bourgeons de glouteron Tout son banquet sans couvert Qui m’donne le goût d’me mettre au vert Frêles lupilines31 Prêles coquines, toutes copines Me font de l’oeil, j’en dis pas plus Quand je m’émerveille au coin des rues À la vue De l’or du liseron, du laiteron De ces couleurs qui resteront Quand les miennes faneront J’avoue ce que j’aime À en faire crier les klaxons C’est quand je vois pousser quand même Sur les gazons anglo-saxons Toutes ces espèces indigènes Dont on ignore jusqu’au nom Mais on sait qu’elles sont sorties saines Et sauves de la colonisation Pour moi, chaque nouvelle repousse Est signe de la rédemption Après les brutes y aura la brousse Broutant la civilisation Fait que fuck le Louvres Moi c’qui me botte pardi Et davantage C’est quand j’découvre Des carottes Et des radis Encore sauvages J’avoue je vous aime Vous êtes amitiés qui se cultivent sans peiner Que l’on retrouve à chaque année Comme si on ne s’était jamais quittés Y a bien quelques ripoux tout au plus Comme l’herbe à poux et l’herbe à puces Qui suscitent la confusion Et de petites démangeaisons Je vous pardonne, bien volontiers Tant la leçon que vous me donnez En est une d’humilité Alors vaut mieux abandonner Cette volonté de tout contrôler Ces jeux morbides Herbicides insecticides Tentatives de suicide C’est décidé Je vous l’avoue J’vais faire comme vous J’vais résister
12.
Slam à Toi 02:40
SLAM À TOI Paroles Ivy Musique Philippe Brault + Ivy © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 Pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais tu te pousses chaque fois couvert d’un peu plus de poussière, tu roules ta boule et tu déboules un peu hagard dans le hangar des demi-vérités, affublé d’une langue qui ne carbure qu’à l’intention, là, en quelque part, justement là où l’on est censé voir ce qu’on veut dire, toi tu ne vois rien, verrat de cercueil, debout sur le seuil de la terre d’accueil où rien ni personne ne t’accueille, sinon des mots à prendre avec des gants, des mots entre les dents, des mots ? non, des gémissements – tu reçois maintenant la puck des conquis et l’angoisse de l’époque, l’angoisse du soliloque dont on paie chaque jour le prix, en toi aussi grandit – mais joue d’audace, sois plus fantas33 que Loco Locass, casse la glace, jacasse et slame ! Qu’attends-tu Slame ! Et montre dents pointues Slame ! À tombeau ouvert Slame ! Comme slamait Jacques Prévert Slame ! Pour les Agniers Slame ! Toi tu n’y es Pour rien pantoute Et un dernier Slam ! Pour la route Moi ça fait vingt ans que je roule, le pied dans le prélart. Vingt ans que je trappe les traquenards, que je tends les collets de mon art, rusé renard, puis hors-la-loi, Horla et diable beau danseur, je me suis fait conteur et plusieurs fois le tour du compteur en d’étranges baies, souvent bouche bée, dans le cul-de-sac de maintes arnaques, j’ai rué dans les brancards de l’histoire – toujours perdant. De référendums en homme sans référent, j’ai fait le party puis écarté, bien que trop vieux pour être carté, j’ai jeté mes perles aux pourceaux et je slame ! Pour Philippe Brault Je slame ! Mon Eldorado Slam ! À la dérive Slam ! Man, ça m’arrive Je slame ! Sur les récifs Slam ! De ton propre récit Slam ! C’est excessif Quand on slame une prophétie Mon souhait, c’est qu’à ton tour, tu tires la langue et les cheveux de ce pays qui n’est pas l’hiver, ni ce que la tribu en dit, un pays où l’on se ressource plutôt qu’exploiter des ressources, une terre de forêts et d’eau plutôt qu’un désert de billots, envisage le pelletage de nuages au lieu d’un autre barrage, sois de bonne compagnie, non de mèche avec la compagnie. Toi tu es le rythme et la mélodie de ce pays, sois l’âme et l’odyssée de ta propre vie Et slame ! Pour te trouver Slame ! Pour nous guider Slame ! Pour t’élever Et des ténèbres t’éveiller34 Slame ! Au parlement Slame ! En sacrementv Slame ! Pour les artistes Si seuls après leur tour de piste Slam ! Que ça claque au vent Même un slam qui SLAMente tout le temps Le slam est mort Et vive le slam Slame ! Sans remords Ton slam Quand tu s’ras prêt Slame sur ta crazy carpet 3 minutes sans prise de tête Man, ça va être Ta fête.
13.
SLAM PROPHÈTE Paroles Ivy Musique Philippe Brault © Les éditions Ad Litteram/© Ho-Tune musique, 2008 Je voudrais faire un slam Pour la douleur que j’éprouve Quand le malheur me trouve Un slam sans début ni fin Sans couplet ni refrain Comme une terre inféconde Un slam de fin du monde Qu’on jette au bout de ses bras Sans tambour ni trompette Envoye bon débarras Trois minutes pis c’est fait Un slam pis ça s’arrête Rien dans les poches Rien dans les mains Sauf ce slam poche Sans lendemain Couvert de rouille et oublié Comme un trésor gaspillé Un slam rapaillé Sans effort Dans un opuscule Un slam pas trop fort Dans ses majuscules Un slam à la dérive sur son flot Floué lui-même Et qui finit sur les récifs De son propre récit Un slam excessif Comme une prophétie Sans manie ni manière Un slam sans lumière 100 % noirceur Qui ne sonne jamais Quand sonne la bonne heure Un slam sans bonnet Aux accents tragiques Un slam qui ne connaît Qu’à moitié la musique Quand il vient L’air de rien Nous accuser Juge et partie Un slam qui pue le parti pris Qu’il manie Comme le Grand manie tout36 Un slam de service Pour les purs et durs Un slam truffé de vices De procédure Tellement épais Qu’il parle avec ses pieds Un slam sans respect Qui se prend pour un autre En marchant sur les nôtres Sans s’excuser L’air innocent Alors qu’il baigne Dans son propre sang Alors qu’il saigne De son propre chant Un slam éhonté si SLAM était conté Car le temps est compté Le temps de ne pas mettre un slam dehors Le temps de chien slam qui donne la chienne Qu’on n’écoute plus Qui nous jette à la rue Sortie des artistes Triste et renié Comme un dernier Tour de piste Un slam qui reviendra pas Toucher ses trente deniers Un slam pour le dernier D’entre nous qui slamera La déroute Un slam et un dernier Pour la route Je voudrais faire un slam Pour la douleur qu’on éprouve Quand le malheur nous trouve Un slam sans début ni fin Sans couplet ni refrain Comme une terre inféconde Un slam de fin du monde Sans tambour ni trompette Trois minutes pis c’est fait Un slam pis ça s’arrête.

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released March 18, 2008

Réalisation: Philippe Brault

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Ivy Montréal, Québec

Après des études en Lettres où il a constaté le peu d’impact que l’art entretient sur le cours du monde, IVY, se consacrera par le biais de la littérature orale à ce que ça change. Il sortira trois disques alliant déclamation et musique à merveille . Il parcourra le Québec et la francophonie en présentant des ateliers et des spectacles d’envergure. ... more

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